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Le sommeil du jeune enfant

Publié par
Les psychologues
le
3/1/2018

Le sommeil est un besoin fondamental et participe d’un équilibre global dans la santé de l’enfant ….et de l’adulte. Il fait partie d’un cycle quotidien veille/ sommeil qui se met en place dès les premiers mois de la vie intra-utérine. Les phases de sommeil correspondent à une mise en repos partielle du système nerveux, ce qui permet alors à d’autres  fonctions de se mettre en place, comme par exemple une fonction hormonale qui fait « grandir» l’enfant pendant qu’il dort,  son cerveau  sécrète alors une hormone de croissance. Le cerveau au repos permet aussi une intégration des apprentissages de la journée.
Mieux un enfant dort et mieux il est préparé à passer une bonne journée et donc à faire de nouveaux apprentissages dans sa découverte du monde (et inversement, une journée difficile peut perturber son sommeil).
A la naissance, l’enfant dort la plupart du temps dans la journée,  puis à mesure que les semaines passent, les phases d’éveil sont plus longues  et les phases de sommeil en journée deviennent plus courtes (les siestes, le matin, en début d’après-midi et en fin de journée) et à nouveau le coucher  le soir).L’enfant acquiert un rythme de sommeil d’adulte autour de 1 an , et peut se passer de la sieste de l’après-midi autour de 3/4 ans , en fonction des enfants. Il est capable de faire des nuits complètes à partir de 3 mois en général. IL est déconseillé de faire un amalgame entre alimentation et sommeil. Par exemple, donner du lait la nuit ou le soir nuit à la dentition en construction et favorise les infections ORL selon certains pédiatres. De même la tétine, n’est qu’une habitude qu’il a gardée, alors que le besoin de succion du bébé fait place au langage. Le parent peut  l’aider à s’en passer en journée d’abord, ce que l’on encourage à la crèche, puis la nuit, avant 2 ans, âge d'installation du langage. Pour aider l'enfant à arrêter la tétine, il suffit de ne pas en racheter.
Les enfants qui sont allaités continuent plus souvent à se réveiller la nuit ; ils ont assimilé le réveil nocturne avec alimentation et retrouvailles avec la mère. Pour aider l’enfant à faire des nuits complètes, la mère peut commencer par arrêter de le nourrir la nuit.

La qualité du sommeil va dépendre de plusieurs paramètres :
Un bon état de santé tout d’abord. Les enfants ne se ressemblent pas non plus en matière de sommeil: les  parents auront pour première mission d’identifier les rythmes de leur enfant, rythme de sommeil, durée ; il y a des gros dormeurs et des petits dormeurs.
Le moment du coucher est un moment délicat chez l’enfant,  il s’agit d’un moment de séparation qui peut être source d’angoisse ( ou de besoin de maîtrise). L’enfant va avoir besoin  de sécurité pour passer le cap et s’endormir tranquillement. Un objet comme le doudou , véritable objet de réassurance, peut l’aider  à trouver ses propres solutions pour se rassurer quand il se retrouve seul dans son lit. Les parents  vont habituer l’enfant à se séparer chaque fois qu’ils le couchent , grâce à un rituel court , chanson, musique, lecture, câlin,  variable en fonction de l'âge de l'enfant (c’est le parent qui décide pas l’enfant du nombre de livres qui seront lus) ou de la durée du rituel.
Autour de 2ans, l’enfant prend conscience de sa place dans la famille et de ses capacités à s’affirmer. Il peut refuser de se coucher le soir ou se relever plusieurs fois. Est-ce une manifestation du processus de séparation, est-ce une façon de chercher les limites posées par le parent, est ce déjà une manifestation des fantasmes oedipiens, l’enfant souhaitant se rapprocher du parent du sexe opposé, ou empêcher inconsciemment que les parents ne se rapprochent ? (F. Dolto)
On ne peut pas obliger un enfant à dormir, on l'aide à respecter les temps de la journée qui correspondent a priori a ses besoins . A la crèche, tout au plus respecter le temps de sommeil des autres et donc à au moins demander à l'enfant de s’allonger et se reposer, « tu fais comme tu veux, tu dors ou tu ne dors pas, mais tu restes un peu sur ton lit…») pour éviter les confrontations qui épuisent tout le monde, même à la maison!

Si un enfant ne veut pas aller se coucher le soir : il n'y a pas toujours d'angoisse de séparation, tout au plus un inconfort , la peur de se retrouver seul à mesure qu'il prend conscience de son environnement. Une manifestation d'affirmation de soi (c'est moi qui décide). Plus le parent lui apprend à être autonome plus il prend confiance en lui.
Difficulté d'endormissement, réveils nocturnes
Tous les enfants sont différents face au sommeil. Il y a de gros dormeurs et de petits dormeurs .certains enfants vont mettre plus de temps à s'endormir que d'autres.
Certains vont donc apprendre aussi à respecter le sommeil des autres (parents, frères et sœurs) en grandissant, ce qui peut être frustrant d'attendre seul dans son lit.

Les réveils nocturnes
La nuit est constituée de plusieurs cycles de sommeil, or certains enfants ont un sommeil léger et vont se réveiller entre deux cycles et se retrouver seuls dans leur chambre.
Il est important de leur apprendre à se rendormir seul dans leur lit, sans les sortir du lit, sans leur donner à boire, en les rassurant, leur redonnant leur doudou.
Les mauvaises habitudes sont vite prises surtout si elles sont associées à des bénéfices secondaires, comme se retrouver dans le lit des parents !

L’enfant, dont le cerveau est encore immature, passe par des périodes de développement affectif et émotionnel qui vont affecter son sommeil, comme la peur du noir ou du loup : l'enfant apprend à apprivoiser la peur, le loup, le voleur et autres, ne sont que des supports imaginaires à cette émotion (erreur à éviter : chercher le loup dans la chambre, on présuppose donc qu’il pourrait y être!!)
Autour de 2/3 ans, l'imaginaire et le langage se développent et donc la journée va impacter la nuit (comme chez les adultes) avec des rêves, mais l'enfant ne sait pas ce que cela veut dire rêver, il confond encore rêve et réalité. Il faut lui expliquer. Le cauchemar n'est pas un mauvais rêve, c'est juste un rêve désagréable),inutile de dramatiser, on risque d'amplifier la peur de l'enfant
Les terreurs nocturnes, surviennent plus rarement, provoquent des perturbations du sommeil sans réveil. Elles ne sont pas contrôlables à la différence des cauchemars dont on peut parler tranquillement. Il est important de lui expliquer que c’est normal, les adultes aussi rêvent. Il comprendra mieux en grandissant. Parfois juste en parler pour banaliser, l’aide à dépasser cela. Un enfant qui passe une journée difficile (stressante) peut avoir une nuit  perturbée (effet du stress sur le sommeil comme chez l'adulte)
La qualité de l’environnement affectif : l’enfant a besoin de sécurité interne, état de stabilité émotionnelle, qui peut dépendre aussi de l’état émotionnel du parent. On a remarqué que l’état des parents peut inconsciemment empêcher leur enfant de dormir, s’ils sont trop préoccupés eux-mêmes (soucis, angoisse de séparation, mort subite du nourrisson, conflits…) Cette ambiance affective du parent peut amener un enfant à se réveiller la nuit plusieurs fois et réveiller ses parents et exiger leur présence, prétextant, la peur du noir, la soif, la faim….En consultation, il arrive que le seul fait de demander au parent de dire à son enfant qu’il n’a pas besoin de voir son enfant la nuit, et qu'il peut compter sur lui s'il a besoin, pour que tout rentre dans l’ordre. Plusieurs pistes sont à envisager.
Un enfant élevé par un parent seul aura parfois plus de difficulté à se séparer, les réveils la nuit pour aller rejoindre le parent seul ,sont fréquents. Il peut percevoir la difficulté plus ou moins consciente du parent à se retrouver seul dans sa chambre. Il faut alors que le parent « tienne bon » pour que l’enfant finisse par renoncer à ses réveils.
Ne pas oublier de féliciter un enfant qui parvient à dormir une nuit complète!
L'enfant apprend à vivre avec un cadre, des repères, des limites  et doit finir par accepter que chacun a sa place, même la nuit. Le soir ou la nuit, il y a le temps des adultes et le temps des enfants.
Pour les plus grands (entre 2 et 3 ans), on peut leur apprendre à repérer la position des aiguilles sur la pendule et leur expliquer que c’est l’heure d’aller se coucher, et non pas la volonté unique du parent (on limite ainsi l’enjeu émotionnel dans une période où l’enfant cherche à s’autonomiser un peu plus)

Les étude montrent que les jeunes enfants devraient être couchés avant 21h.
                         

Le sommeil à la crèche
L’enfant va devoir s’adapter à un nouveau lieu en l’absence de ses parents pour passer ce cap de l’endormissement. Il est possible que cela prenne un certain temps même si l’équipe fait tout ce qu’il faut pour respecter ses rythmes et ses besoins.
A la crèche, les adultes sont moins disponibles qu’à la maison, l’ambiance est différente (bruit, lumière, pleurs des autres enfants).On préserve le plus possible le maintien des repères individuels comme la gigoteuse, le doudou, la tétine. Ainsi, La transmission d’informations entre les parents et les personnes de l’équipe accueillante permet d’assurer le plus possible une continuité dans les habitudes de l’enfant. Toutefois, un enfant n’a pas toujours le même rythme de sommeil à la crèche et à la maison.
Un enfant qui présente des troubles du sommeil qui persistent, exprime peut être une difficulté qu’il va falloir comprendre (soit le plan de la santé soit sur le plan affectif ) pour l’aider à aller mieux et retrouver un sommeil réparateur .L’aide ponctuelle de la psychologue peut permettre aux parents et à l’enfant de mettre en lumière ce qui se joue là et de retrouver chacun son espace de sommeil.

Isabelle Lelouvier Psychologue Pitchoun Gambetta

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