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Mon enfant va à l’école

Publié par
Les psychologues
le
28/6/2021

A la crèche, vers le mois de juin, on parle déjà de l’école maternelle, les enfants entre eux, un sac sur le dos et à la queue Leu leu, font semblant d’y aller…. d’autres les ignorent, eux ne veulent pas y aller ou bien préfèrent jouer au présent.

L’enfant de 3 ans est encore trop petit pour se faire une représentation du temps, du passé et du futur en particulier. La maturité de son cerveau ne lui permet pas encore ce type de pensée. Lui, il vit surtout au présent. Le futur, c’est après aujourd’hui, de même que le départ du soir c’est après le goûter.
Les parents eux, vivent beaucoup au futur, en particulier en cette période, à trois mois de la rentrée scolaire! Ils s’inquiètent ou bien se posent des questions, ou bien d’autres savent déjà, parce que le premier enfant a déjà fait sa rentrée.

La rentrée à l’école maternelle marque une étape importante, comme un passage, de la toute petite enfance à autre chose. C’est encore un nouvel environnement social pour l’enfant.
Du côté de l’enfant, il peut exprimer son impatience d’y aller ou son refus, ou les deux ! Il est partagé, ambivalent, c’est normal. L’enfant comprend qu’il grandit et qu’une nouvelle étape se profile. L’adulte sait de quoi il s’agit, l’enfant lui ne sait pas, c’est l’inconnu donc un stress potentiel pour l’enfant.
Il est important que l’adulte reconnaisse ces états d’inquiétude chez son enfant. Du coté du parent, il faut lâcher l’enfant un peu plus, pas toujours facile, de voir grandir son « bébé », le temps passe si vite !

A l’école, l’enfant est accueilli dans un grand groupe (autour de 20, parfois un peu moins ou un peu plus) encadré par deux adultes.

La journée type est jalonnée, comme à la crèche de nombreux rituels qui servent de repères à l’enfant : exemple de déroulement
Accueil du matin et séparation avec les parents, regroupement ,temps d’appel, activités diverses dirigées en petits groupe, supervisée par la maîtresse ou le maître, qui est secondée par l’Atsem, puis temps de lecture ensemble, récréation avec les enfants de la maternelle seulement, puis le temps du repas et puis la sieste de l’après midi , qui souvent représente le temps le plus important de l’après midi ;puis arrive le moment du départ pour la plupart, parfois une temps d’activité avant la fin de la journée. Alors que d’autres iront en accueil périscolaire, accueillis par des animateurs.

Le professeur des écoles est assisté par l’Atsem, agent territorial chargé de l’entretien de la classe, de la mise en place des activités et des tâches éducatives auprès de l’enfant.

En ce qui concerne les transmissions, ça n’est plus comme à la crèche. Il est probable que le parent ait moins d’informations qu’à la crèche concernant le déroulement de la journée. Il est toujours possible de prendre rendez-vous avec le professeur!!

Bref, la journée en maternelle est bien remplie et l’enfant de trois ans voire plus petit, continue à apprendre à « vivre ensemble » avec d’autres adultes et d’autres enfants. Il va être important d’être à l’écoute de son enfant et de se rapprocher du professeur en cas de difficulté perçue dans ses mots ou ses comportements.

On sait que la première rentrée scolaire est souvent facteur de stress, pour les enfants qui se confrontent à l’inconnu et souvent aussi…au stress des parents.

L’enfant qui se sent en insécurité peut parfois avoir des comportements « régressifs », comme des pleurs (pas des caprices), des troubles du sommeil, ou de l ‘alimentation, des mouvements d’opposition ou des « incontinences » (et non pas « accident »), qui ne seront que temporaires dans la plupart des cas.

Il a encore quelques années devant lui pour intégrer l’ apprentissage social parallèlement aux apprentissages cognitifs de base. Cela lui demande beaucoup d’énergie, d’attention, en particulier un début de semaine ( après le we) et fin de semaine (fatigue cumulée).  

Le doudou , est l’objet de réassurance de l’enfant par définition et c’est aussi un objet associé à la toute petite enfance, il va s’en détacher progressivement aidé par ses parents, qui peuvent dès l’été lui apprendre à le laisser à la maison en journée, de même que la tétine, qui devrait déjà avoir disparu bien avant l’école ! Le doudou est autorisé à l’école, il doit rester discret et se limite au temps de la sieste et lors des moments de séparation du matin en particulier, pendant quelques semaines. En général, la maitresse leur demande de le ranger des le matin.

Le moment de la séparation du matin reste un moment difficile pour quelques enfants encore en septembre et jusqu’à Noel parfois. Les professeurs y sont habitués. Il est important, comme à la crèche d’aider l’enfant à se séparer en ne restant pas trop, en demandant au père de prendre le relais si c’est nécessaire ; les pères sont souvent moins dans l’affect au contraire de la mère, qui est parfois encore en prise émotionnelle avec son enfant. Trop d’émotion affecte l’enfant.

Le soir, ce sont les retrouvailles. La fatigue aidant, parfois, l’enfant déborde pour peu de chose et fait une colère, (pas un caprice) lui qui s’est contenu toute la journée, s’autorise à se lâcher avec son parent, il décharge ses tensions et compte sur l’adulte pour l’aider à contenir ce flot émotionnel qu’il est encore trop petit à contenir seul. On peut considérer ses décharges émotionnelles comme une preuve de confiance envers son parent !

Pour faciliter l’entrée à l’école maternelle, il est souhaitable d’anticiper, de lui montrer sa future école, voire même de la visiter (journée porte ouverte) pour lui permettre de garder des éléments mémorisables comme sa future maitresse, la cour de récréation avec ses jeux, la classe avec ses tables, les repères de jeux surtout, le coin des livres, tout ce qui peut faire lien avec ce qu’il connait déjà. Inutile d’en parler tous les jours, ensuite !

L’enfant qui arrive en maternelle est en général « propre », « continent », c’est-à-dire capable de se retenir un certain temps pour aller aux toilettes ou de demander, et habitué à ne plus avoir de couche, ce qui n’empêche pas les fuites probables, même en cours d’année, en cas de stress. Si ça n’est pas encore acquis, pas d’inquiétude, il reste deux mois, certains enfants gagnent du temps ainsi !

En résumé, plus les parents vont anticiper sereinement l’organisation de la rentrée, en particulier au niveau des rythmes de la semaine, des horaires du matin du soir, des modes d’accompagnement de l’enfant et des relais en cas de défection, moins ce sera stressant.

Isabelle Lelouvier, Psychologue


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